La proue du praho fend la mer du matin. De
loin en loin, quelques coques éparses comme des libellules.
A la barre, un gosse en casquette de
base-ball. Sur des planchettes posées en travers de la coque, quatre passagers
assis l'un derrière l'autre comme dans un bus.
Ils vont observer le récif de corail avec
palmes, masque et tuba. L'équipage y
jette l'ancre auprès de deux autres prahos dont les passagers nagent
déjà. En quelques minutes, arrivent deux, puis trois bateaux chargés. Il y a à
présent quelque trente personnes qui barbotent autour des bateaux. Le corail
est triste. les poissons se sont tirés depuis longtemps. Même les tomates et
les étoiles ont trouvés le moyen de migrer loin du «best place for snorkeling
of the beach». Les jeunes marins admirent les jolis derrières des nageuses et
discutent entre eux. L'AJJ fait partie de l'expédition. Son instabilité
psychologique demeure d'ailleurs un sujet de préoccupation. La veille au soir,
il déclarait, après la cinquième Bintang, vouloir tout abandonner et écrire des
cartes postales depuis ce rivage béni et ce matin, il maugrée à peine levé qu'il faut aller en troupeau admirer ces récifs qui l'indifèrent, et en plein soleil par dessus le
marché. Il a jeté un coup d'oeil sous l'eau puis a rendu ses palmes qui
lui faisaient mal, son masque qui lui écrasait le nez et son tuba qui prenait
l'eau.
- There isn't anything beautiful here under,
ronchonne-t-il, jetant le matériel dans la pirogue.
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